PROCTOLOGIE

Les hémorroïdes sont des éléments présents normalement au niveau de l'anus. Il ne s'agit pas de simples veines mais de lacs sanguins associés à des petits vaisseaux artériels et veineux. L'ensemble est regroupé en général en 3 à 4 structures ayant des formes de grappes de raisin unies entre elles et à la paroi de l'anus.  
On sépare habituellement les hémorroïdes internes qui tapissent le canal anal et qui ont un aspect de coussinet violacé des hémorroïdes externes qui sont immédiatement à l'extérieur de l'anus, uniquement visibles lors de complications. Les hémorroïdes servent de sensibilité fine au niveau de l’anus.

Les complications des hémorroides sont :

La thrombose hémorroïdaire (ou crise hémorroïdaire)

La thrombose hémorroïdaire externe (hémorroïdes externes) se caractérise par une tuméfaction douloureuse d'apparition brutale, siégeant à l'entrée de l'anus : cette anomalie ne dure habituellement pas plus de 7 à 10 jours.
La crise hémorroïdaire interne se traduit par une sensation de tension et de brûlure à l'intérieur du canal anal. Ces signes ne durent habituellement pas plus de quelques jours.

Les saignements

Les hémorroïdes étant un réseau artériel et veineux très superficiel, l’une des complication fréquentes est le saignement. Il peut être minime (sang sur le papier à l’essuyage) ou beaucoup plus abondant (colorant la cuvette des toilettes et coulant au goutte à goutte). Ce saignement est généralement indolore et survient lors de l’émission de selle.
Abondant et répété il peut provoquer une anémie (manque de globules rouges) et il s’agit alors d’une indication à un traitement chirurgical. 

Le prolapsus hémorroïdaire

Il s’agit d’un phénomène non douloureux correspondant à une extériorisation intermittente ou permanente des hémorroïdes internes (on parle aussi de procidence). Le prolapsus peut s’extérioriser lors de la selle ou lors d’effort (marche prolongée…). Il peut se réintégrer spontanément ou nécessiter des manœuvres digitales de réintégration.
Le prolapsus peut s’accompagner de saignements, de démangeaisons et de suintement.
Ces signes sont souvent chroniques c'est-à-dire qu'ils durent longtemps ou sont permanents.

Trois grands types de traitements sont proposés :

  • les traitements médicamenteux,
  • les traitements instrumentaux,
  • les traitements chirurgicaux.

Plusieurs traitements chirurgicaux sont possibles : l’hemorroidectomie (intervention de Milligan Morgan) ,l’hemorroidopexie (intervention de Longo) et la ligature doppler .

Un  abcès  anal  est  une  cavité  remplie  de  pus  située  à  proximité  de  l’anus  pouvant  entrainer  de  vives   douleurs  et  parfois  de  la  fièvre.  La  cause  la  plus  fréquente  des  abcès  de  l’anus  est  l’infection  d’une   glande  du  canal  anal.  Cette  infection  crée  un  trajet  appelé  fistule  progressant  dans  le  sphincter  anal   pour  aboutir  à  la  peau  située  autour  de  l’anus  ou  à  la  fesse.  Ces    glandes  peuvent  s’infecter  chez   n’importe  qui,  sans  raison  particulière. Le simple drainage d’un abcès de la marge anale peut exposer à une récidive si la mise à plat complète du trajet fistuleux  n’est pas réalisée secondairement. 

Une fistule anale désigne une communication anormale dont l’origine se trouve au niveau de glandes normalement présentes dans le canal anal. Lorsqu’une glande s’infecte, l’infection diffuse par une sorte de tunnel - le trajet fistuleux – qui après avoir traversé le sphincter de l’anus, s’ouvre le plus souvent au niveau de la peau. Il est possible que la progression du trajet soit marquée par la constitution d’un abcès. La présence d’une fistule anale expose à des complications (abcès, diffusion de l'infection, gangrène ou septicémie). Seule une intervention chirurgicale peut guérir une fistule anale, le traitement antibiotique n’étant pas efficace

La fissure anale est une déchirure de la peau du canal anal habituellement responsable d’une douleur anale rythmée par la défécation. Elle est souvent liée à un trouble du transit intestinal

La maladie pilonidale, fréquente,  est provoquée par la pénétration de poils dans des fossettes (follicules pileux rompus) situées dans le sillon interfessier. Il se présente soit sous forme d’abcès en urgence, soit sous forme d’un écoulement chronique. Seule, l’exérèse complète des trajets fistuleux permet la guérison. Après une phase d’abcès drainé soit spontanément soit par une incision, la guérison définitive est une éventualité peu probable. En l’absence d’intervention, le risque est la récidive d’un nouvel abcès douloureux qu’il faudra alors de nouveau inciser en urgence (les antibiotiques sont inutiles), ou bien la persistance d’une suppuration chronique

Les condylomes sont des lésions cutanées contagieuses dues à des virus (les papillomavirus ou HPV). L’infection par HPV est extrêmement fréquente et peut se manifester sous la forme de condylomes plans ou de verrues en relief, qui se localisent au niveau  anal comme au niveau génital ou buccal. La transmission du virus est fréquemment – mais pas systématiquement - de nature sexuelle. Les condylomes peuvent siéger autour de l’anus mais aussi dedans ; un examen systématique du canal anal par anuscopie est donc nécessaire. Il faut prévenir son ou ses partenaires du fait du risque de contagiosité.

Certaines excroissances de chair peuvent être constatées au niveau de l’anus. Celles-ci peuvent être en rapport avec un remaniement cicatriciel en relief : on parle alors de marisque. Les excroissances peuvent aussi être le témoin d’une inflammation chronique ou d’une fissure anale (capuchon). Elles peuvent être l’expression d’un glissement du tissu hémorroïdaire de l’intérieur de l’anus. Elles n’exposent pas à des complications médicales.

L’information délivrée ici ne peut être exhaustive et votre cas personnel doit faire l’objet d’une information précise lors d’une consultation